L’architecture algérienne est intéressante et diverse. Le pays a presque toujours été un carrefour entre l’est et l’ouest, il a donc vu beaucoup d’influences culturelles et architecturales différentes au cours des années. Dans les temps anciens, la position stratégique de l’Algérie signifiait que les grandes puissances militaires de l’époque feraient tout leur possible pour en prendre le contrôle. En conséquence, l’Algérie a vu l’invasion phénicienne, romaine, byzantine, arabe, turque et française, chacune laissant son influence distinctive sur le pays et ses maisons. À chaque conquête, de nouveaux bâtiments ont été construits et des changements ont été faits au gouvernement. Bien que toutes ces cultures anciennes n’aient pas une influence significative sur les maisons en Algérie aujourd’hui, il y en a quelques-unes qui ont des traits significatifs à ces passages. La plus notable est celle des invasions arabes qui a peut-être eu l’effet le plus durable et le plus étendu. Il y a cependant des signes d’autres cultures dans tout le pays : découvrez ces signes à travers les maisons algériennes, quelles soient traditionnelles ou modernes.
La maison médinoise:
La maison, aux façades simples, presque aveugles, de hauteur limitée, est un volume fermé sur extérieur, elle prend la lumière à partir du wast ed Dar qui remplit aussi la fonction de «cheminée» de
ventilation.
Les maisons sont généralement élevées d’un rez-de-chaussée plus un étage avec un stah (terrasse).
skiffa, vestibule, peu éclairé, Wast eddar : (milieu de la maison) la maison traditionnelle s’organise autour d’un wast ed Dar, espace central avec une circulation périphérique appelée shin (galerie à arcades entourant wast el Dar), appelée aussi M’kadma.
Les pièces (Byout), plus longues que larges, se regroupent tout autour. Madjliss (Bit eddiaf) : au RDC, c’est l’une des chambres les plus larges où l’on reçoit.
Saraya : la plus belle pièce de la maison à l’étage donnant sur la coursive « Sotha »
Donc:
- Introversion de l'espace bâti (religieux et civil)
- Façades aveugles
- Entrées en chicane (skiffa)
- Disposition des pièces autour d'un patio (west dar) entouré de galeries
- Façades intérieures richement décorées
- L'emploi des arcs et coupole
- Emploi de la céramique (zellidj)
Maison traditionnelle du Oued Souf
La maison se présente comme un lieu clos : hauts murs aveugles et anonymes assurent l’unité et l’intimité de la maison. Leur continuité n’est interrompue que par quelques ouvertures, petites et hautes, perchées et une porte unique et discrète. La maison se caractérise par :
- . Mitoyenneté de chaque maison avec les trois autres
- · Toiture représentée en voûte on en coupole
- · L’orientation des pièces pour permettre le nomadisme saisonnier
- · Fenêtres donnant sur la cour
- · Un portique orienté au Sud ; le « Sabbat »
- · Dimensions réduites des ouvertures
- · Dimensions réduit des pièces
- · Le plâtre, matériau utilisé pour sa couleur blanche (une réflexion maximale des rayons solaires)
Maison plaine intérieure
Les murs sont construits en pisé, matériau simple omniprésent isothermique, réalisé le plus souvent sous forme de briques crues, parfois crépis. Les toitures couvertes de chaume. La cour vaste environ de 50% de la superficie de la parcelle, autour d’elle se distribuent les pièces, au fond par rapport à l’entrée, les chambres d’habitation les plus intimes, à gauche et à droite, une à deux proches de l’entrée, le coin cuisine, la réserve, éventuellement, l’étable. Les pièces sont polyvalentes, seules sont spécialisées, la cuisine (si elle existe) et la pièce des invités.
Maison chaouia « Tadarth »
La « dechra chaouia » plaque ses maisons de pierres ou de terre (moellons taillés couverts de glaise) contre les parois râcheuses, à mi-versant des montagnes. Trapue, s’intégrant admirablement au site en un gigantesque escalier dans lequel la terrasse de la maison sert de plancher à la maison supérieure. Elle est discrète sur l’extérieur, seuls des trous d’aération, en forme de triangle, carré, hexagonale, rosaces y animent les façades. La cour est exiguë, elle ne représente guère plus de ¼ de la surface de l’habitation, c’est que la maison se développe verticalement sur deux, parfois, trois niveaux. Une organisation tripartite en hauteur :
- 1er niveau : bergerie, dépôt (bois et fourrage et instruments aratoires), espace humide
- 2ème niveau : hommes
- 3ème niveau : Aelie (pièce de réserve et espace de séchage)
Maison Kabyle (Axxam) :
La maison (Axxam) est d’une grande simplicité. Matériaux locaux et enveloppe introvertie intégrée au site. La forme parallélépipédique de pierres surmontées par une toiture en tuile rouge était-elle toujours perpendiculaires aux courbes de niveaux et définissait un espace clos dont les seules ouvertures étaient la porte d’entrée et une petite percée dans le mur pignon.
L'espace intérieur est constitué de trois sous espace:
Taqaât pour les hommes, Addaynin en bas pour les animaux, Taâricht en sous pente en tant que de réserve à provisions ou d’une éventuelle chambre. La maison donne sur une cour fermée où l’on entre par un portail disposé en chicane.
La séparation entre homme et bête, se fait par une petite murette basse percée de vides servant de mangeoire aux bêtes et supporte des récipients « Ikoufan », en argile et paille pour contenir les grains.
Maison du M’ZAB
Dans la maison mozabite, des éléments architecturaux assument les fonctions remplies par des meubles dans le monde occidental. Par Taskift, on accède dans le patio au RDC, « amenentidar » ( wast eddar), sur lequel donne « tizefrit » salon pour les femmes qui est en position de Iwan (kbou), est couvert par un maillage en filet « chbek » et dans un coin ; Ajmir (sanitaires et espace d’ablitions). Par un escalier, on débouche sur l’étage (Laâli), dont le centre du haut « emess enej » est occupé par une galerie « Ikomar », orienté vers le Sud sur laquelle donnent les pièces « Tighargharth », équipé aussi d’un autre « Ajmir ».
- Niveau surélevé sur un côté de la pièce pour le lit conjugal
- Niches maçonnées dans les murs pour les réserves (petits aménagements prodigieux) tous les espaces disponibles sont récupérés
- Pièces polyvalentes
LA MAISON TRADITIONNELLE DANS LA REGION DE CHLEF
Le matériau qui était le plus utilisé dans la région et dans bien d'autres régions du pays est le « Toub », c'est des briques pleines confectionnées avec de l'argile ou de la terre mélangé avec de la paille qui sert d'armature. Les murs sont crépis avec de l'argile ou du plâtre à la convenance et aux possibilités de l'habitant.
Nous distinguons deux sortes de constructions. L'une individuelle se composant d'une seule grande pièce de format très long qui sert de chambre et de cuisine qu'on appelle « Gourbi », généralement très basse dont la toiture est fait de Chaume « Diss » ou de « Smar » (jonc). Nous avons la maison (Haouch) à plusieurs pièces qu'on nomme « Dyar » très spacieuses et elles sont toutes polyvalentes. Les chambres sont construites tout autour d'une cour centrale. Sur l'un des côtés nous trouvons les étables et bergeries (Sud), puis côté Ouest généralement, une grande pièce comme la première (Gourbi) et qui est elle aussi polyvalente et englobe la cuisine et la chambre à coucher des femmes et enfants qu'on nomme communément « Dar Elhouana ». La porte d'entrée du « Haouch » est généralement orientée vers le Nord, au côté Est, on trouve une grande pièce qui sert de salon qu'on nomme « Dar Edhiaf » et qui est attenante à une autre pièce qu'on appelle magasin (makhzen) pour la conservation des céréales soit dans des fûts de 200 litres ou à même la terre. Sa porte donne directement sur l'extérieur.
A l'intérieur des chambres, nous remarquons toujours des petites anfractuosités carrées ou triangulaires qui servent de meubles de rangement des ustensiles de cuisine et même pour les vêtements qui sont généralement suspendus sur une corde à l'arrière-plan de la pièce.
Les toitures en V inversé sont généralement supportées par trois grandes poutres dont la poutre maîtresse est appelée « 3moud » ou « kaoutane » lui-même supporté par des troncs d'arbres appelés « Taguida » dont le bout est en forme de V. Dans toutes les chambres, nous trouvons une surélévation qui sert de lit (Essedda) et de magasin à provision qu'on nomme « Err'hal ». Généralement les habitations sont très dispersées dans la nature et les toilettes sont à l'air libre dans « dame nature.
Dans les villes, une autre forme d'habitations est observée mais ne différant pas de la première utilisée dans les campagnes. En effet, nous avons presque toujours des habitations orientées vers le Sud, le Nord ou l'Ouest. Rares, sont les habitants de la périphérie de la ville qui laissaient des fenêtres assez hautes et larges comme il est d'usage actuellement. Le Haouch est en vase clos généralement et les pièces sont disposées tout autour de la cour centrale. Une seule entrée mène à l'intérieur de la maison. La pièce qu'on appelle « Dar Edhiaf » a généralement une porte qui donne directement vers l'extérieur.
MAISON TRADITIONNELLE TOUAREG
La zeriba est une maison traditionnelle touareg faite de pierre et de feuilles de palmiers construite au pied d'une colline ou d'un monticule pour éviter les vents de sable.