Journée d’étude - La Ville, Intelligences Plurielles

Depuis une vingtaine d’années, le terme de « ville intelligente » s’est imposé dans le discours des professionnels de la ville pour désigner une ville « connectée », produit de la révolution numérique et du développement des nouvelles technologies. Bien qu’il n’y ait pas de définition communément adoptée, on s’accorde sur le fait qu’une ville intelligente doit concilier le développement économique, la préservation de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie en s’appuyant sur les technologies, notamment numériques. Elle est largement promue par les multinationales de l’informatique à travers le concept de smart city pour désigner un nouveau modèle de ville fondé sur l’usage systématique des nouvelles technologies dans la gestion et la fabrique urbaine.

Dans le sillage de cette vision, le projet "Alger Ville Intelligente" porté par la Wilaya propose de soutenir les jeunes porteurs de projets innovateurs pour la création et la promotion de leurs start-up, réduisant l'intelligence d'Alger à l'insertion de la technologie dans la gestion des différents flux, qu'il s’agisse des systèmes de transport, de la gestion des déchets, des économies d'énergie, de la gestion des ressources, de l’économie créative ou des communications via les médias sociaux. Or, la ville n'a pas attendu le développement des technologies d'information pour être intelligente. En témoignent notamment les tissus traditionnels des ksour et des médinas, qui ont su tirer profit de leur milieu pour assurer le bien-être des populations tout en veillant à la préservation de l'environnement et au renouvellement des ressources. L’ingéniosité de leurs solutions de localisation, d’aménagement et de gestion confirme que la ville intelligente est, en fait, un projet social qui repose à la fois sur la durabilité et sur la prévalence de l'intérêt collectif.

Si l'introduction des technologies numériques dans l’espace urbain ouvre la voie à de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles manières de gérer, de gouverner et de vivre la ville, c’est l’urbanité rationnelle et réfléchie qui rend la ville « intelligente » et en fait la composante spatiale du développement durable. Les technologies utiles sont donc celles qui permettent d’augmenter la qualité de cette urbanité, tout en préservant les équilibres nécessaires. (Source: EPAU)